Notre histoire, Rezvin : fiche technique du cas de WildTeam, protégeant les Sundarbans et ses tigres au Bangladesh
Le Sud, l’Est et l’Ouest des Sundarbans forment trois forêts protégées au Bangladesh. Cette région est densément couverte de forêts de mangroves et constituent l’une des plus grandes réserves du tigre du Bengal.
La région abrite plusieurs mangroves dont : étendues clairsemées de Gewas (Excoecariaagallocha) et des étendues denses de Gorans (Ceriopstagal), ainsi que des poches discontinues de palmiers Hantal (Phoenix paludosa) sur des terres plus sèches, des berges et des digues. La faune du sanctuaire est très variée avec environ 40 espèces de mammifères, 260 espèces d’oiseaux et 35 espèces de reptiles. La plus grande de ces espèces étant le Tigre du Bengal dont environ 350 vivent encore dans les Sundarbans du Bangladesh. D’autres grands mammifères sont le verrat sauvage, le Chital horin (chevreuil tacheté), la loutre indienne et le singe macaque. Cinq espèces de tortues marines fréquentent la zone côtière et deux espèces de reptiles en voie de disparition y sont présentes –le crocodile d’estuaire et le python indien.
Pendant la période post –indépendance, cette région a connu un afflux soudain de populations surtout migrantes. Les personnes déplacées ont occupé par la force les terres protégées et abattu des arbres de la forêt pour construire des habitations. Plusieurs colonies de ce type sont apparues de cette manière. Cela a produit un impact négatif sur l’économie de la population. Dans les Sundarbans, 36,5% de la population appartiennent aux Castes/Tribus répertoriées comparativement à la moyenne étatique de 25,61%. Près de 95% de la population vit essentiellement d’agriculture, surtout pluviale et monoculturale et environ cinquante pour cent sont des agriculteurs sans terre. Pendant la période de soudure, les populations ont recours à la pêche et au ramassage d’œufs de crevettes risquant même leurs vies à cause de tigres et de crocodiles mangeurs d’hommes. Pendant les mois d’avril et de mai, certaines personnes pénètrent dans les Réserves Forestières avec des permis pour récolter du miel qu’elles vendent à la Société à Responsabilité Limitée de Développement des Forêts du Bengal Ouest.
Le retard de la région et une dépendance presque totale des populations des ressources naturelles de l’écosystème des mangroves peuvent être attribués à plusieurs facteurs. Une croissance démographique incontrôlée combinée à un faible niveau de revenus constitue l’un des facteurs les importants. La population est passée de 1,2 millions en 1951 à plus de 4 millions en 2013.
A cause de cette croissance démographie et d’autres facteurs, l’habitat du tigre du Bengal s’est réduit. L’avenir du Bangladesh est intimement lié à celui de son environnement. Il est donc essentiel d’intégrer la conservation de la biodiversité dans les politiques et les actions de développement. En tant qu’animal national de notre pays, le tigre représente un point focal idéal pour nos efforts de conservation, en particulier pour les Sundarbans. En tant que symbole de la santé des écosystèmes, le tigre et sa conservation font partie intégrante de l’avenir de cette forêt. La conservation des Sundarbans de la ceinture côtière verte est fondamentale pour la sécurité de la nation, en particulier à la lumière des impacts prédits des changements climatiques. Les Sundarbans fournissent des services écologiques essentiels à l’ensemble de la région et des moyens d’existence à des millions de personnes au niveau local.
Comme tous les êtres vivants, les tigres ont besoin de nourriture et d’espace pour survivre. La perte et la dégradation de leur habitat mettent en péril les tigres en réduisant, amincissant et fragmentant la zone dans laquelle ils peuvent vivre et se reproduire. Les Sundarbans partagent beaucoup de menaces sur l’habitat avec d’autres habitats de tigres mais ont par ailleurs divers facteurs uniques au paysage socio-politique dans lequel elles s’intègrent et la dynamique particulière d’un écosystème de mangroves.
A cause de la diminution de l’habitat, des tigres errants entrent souvent dans les villages maintenant. Les Sundarbans du Bangladesh souffrent des niveaux les plus élevés d’abattage de tigres par les hommes au monde et des enquêtes récentes montrent que l’abattage des animaux et les tueries par vengeance des tigres constituent également des problèmes graves. Outre le deuil personnel, la mort d’un membre actif de la famille ou celle du bétail représentent une perte économique importante pour un ménage déjà pauvre. La conservation des tigres dans les Sundarbans, implique par conséquent une obligation morale d’aider les populations qui souffrent à cause de la présence des tigres. Il est essentiel de trouver des solutions pour limiter le conflit tigre – hommes afin de réduire la misère infligée aux communautés locales et obtenir leur appui à la conservation du tigre.
Le manque actuel d’information sur les menaces et l’état actuel et souhaité du tigre, de la proie et de l’habitat entravent l’élaboration d’objectifs SMART (spécifiques, mesurables, atteignables, pertinents et limités dans le temps) pour répondre à ces menaces. Cela rend difficiles le suivi et l’évaluation des progrès accomplis vers l’atteinte de ces objectifs. Par exemple, l’objectif de ‘réduire l’utilisation peu durable des ressources’ n’est pas encore SMART parce que le terme ‘durable’ n’a pas encore été défini et on ne sait donc pas à quel point l’utilisation des ressources doit être réduite et pendant combien de temps. Une augmentation des informations de base est par conséquent nécessaire pour améliorer la définition des objectifs liés aux menaces. L’atteinte des objectifs liés au défi sont plus clairs parce que dans la plupart des cas, le succès peut être mesuré par la réalisation des actions stratégiques.
Les premières mesures visant à réduire le conflit ont été initiées par le Service des Forêts et des partenaires sous forme d’Equipes de Réponse aux Tigres. Une équipe à pirogue lutte contre les tueries par les hommes à l’intérieur de la forêt en fournissant une assistance médicale, transportant les victimes, récupérant les corps et en patrouillant dans les zones où les tueurs humains sont actifs. Les équipes villageoises de réponse au tigre sont entrain d’être mises en place dans les zones villageoises frontalières pour faire face aux tigres errants et suivre la tuerie d’animaux. Les équipes sont contactées à un numéro vert publié dans les postes du Service des Forêts et les villages.
WildTeam a plusieurs programmes visant la protection des Sundarbans et du Tigre du Bengale. Nous vous serions très reconnaissants pour votre contribution à nos efforts. Vous pouvez faire vos dons à travers notre site web qui contient tous les détails financiers et nos coordonnées bancaires.
Merci pour votre attention.
Sources : Sundarban Biosphere Reserve, Wikipedia, Bangladesh Tiger Action Plan